Purifying the Air with Albert Mondor

L’atmosphère des bâtiments où nous vivons et travaillons est chargée de nombreux composés chimiques particulièrement nuisibles pour notre santé et celle de nos enfants. Dans certains lieux, on peut dénombrer plus d’une soixantaine de substances gazeuses nocives différentes. Heureusement, les plantes peuvent nous aider à assainir l’air de nos villes polluées et de nos immeubles mal ventilés.

Composés organiques volatils

De nombreuses substances chimiques gazeuses circulent librement dans l’air de nos maisons et de nos bureaux. Certaines d’entre elles, notamment les fameux composés organiques volatils (COV), sont particulièrement nocives pour l’être humain. Par exemple, le formaldéhyde est un COV couramment retrouvé dans nos environnements intérieurs qui se dégage principalement des boiseries en fibres de densité moyenne (MDF), des panneaux de contreplaqué et des panneaux de particules de bois ainsi que des colles qui servent à fixer les comptoirs et les tapis. En plus de causer l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, ce gaz cause des maux de tête, des étourdissements et des nausées. Fait important, le formaldéhyde est maintenant reconnu comme étant cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

D’autres COV, tels que l’acétone, le benzène et le toluène, sont également présents à l’intérieur des maisons et des bureaux. Ces polluants peuvent se dégager de divers matériaux de construction comme les colles, les mousses isolantes, les peintures, les vernis et les tapis, pendant parfois plusieurs mois, voire même quelques années. Ils sont aussi émis par certains nettoyants et les divers produits nécessaires au fonctionnement des photocopieurs. En plus d’irriter sévèrement les muqueuses, ces substances provoquent des effets désagréables comme de la somnolence, des maux de tête, des étourdissements et des nausées. Tous ces produits peuvent aussi être à l’origine de problèmes de santé plus graves lors d’une exposition prolongée.

Études scientifiques

Au début des années 1970, la NASA a demandé au Dr. B. C. Wolverton de trouver un moyen d’éliminer les composés organiques volatils contenus dans l’air de la station spatiale Skylab 3. L’atmosphère intérieure de cette station spatiale était viciée par plus d’une centaine de composés organiques volatils émis par les matériaux dont elle était constituée. À la surprise générale, les études effectuées par le Dr. Wolverton ont démontré que la plupart des plantes d’intérieur possèdent la capacité de dépolluer l’air des substances chimiques qu’il contient.

Lors de ses expérimentations, le Dr. Bill Wolverton a disposé dans une chambre climatique hermétique diverses plantes habituellement cultivées à l’intérieur. Puis, il a injecté des substances polluantes semblables à celles retrouvées dans la station spatiale Skylab 3 – dont plusieurs sont d’ailleurs fréquemment retrouvées dans nos résidences et édifices à bureaux – à des niveaux de concentration comparables. Après 24 heures, sous un éclairage constant, plusieurs plantes, telles que le pothos doré (Epipremnum aureum), le lierre commun (Hedera helix) et le lis de la paix (Spathiphyllum wallisii), avaient accompli un travail remarquable en réduisant jusqu’à 90 % les concentrations de COV contenus dans l’atmosphère de cette chambre hermétique !

Vers la fin des années 1980, d’autres expériences sur les capacités dépolluantes des plantes furent conduites par les scientifiques de la NASA dans une maison très étanche appelée Biohome construite avec des matériaux émettant de fortes concentrations de COV. L’air de cette maison était si pollué que cela provoquait des problèmes respiratoires ainsi que des irritations aux yeux et à la gorge chez tous ceux qui y pénétraient. On installa des plantes d’intérieur en pots un peu partout dans la maison afin de vérifier leur capacité à éliminer les polluants contenus dans l’air. Les résultats furent spectaculaires. Après quelques jours, les COV avaient presque complètement disparus, si bien qu’un étudiant put alors habiter la maison durant quelques semaines sans subir d’inconfort.

Microorganismes

Dans son dernier livre intitulé Plants, why you can’t live without them, le Dr. Wolverton avance que les microorganismes entourant les racines des végétaux possèdent eux aussi la capacité d’éliminer les polluants de l’air. En fait, selon lui, les microorganismes associés aux racines – cette association est appelée rhizosphère – peuvent éliminer jusqu’à 65 % des COV, alors que les feuilles des plantes absorbent et métabolisent le reste des substances qui polluent l’air. Des recherches récemment effectuées au Canada, en Australie et en France confirment les dires de M. Wolverton. Selon ces études, il semble que les microorganismes contenus dans le terreau et dans l’eau agissent aussi comme dépollueurs de l’air, parfois plus efficacement que les feuilles des plantes elles-mêmes.

Comme un fort pourcentage de la dépollution s’effectue dans la rhizosphère, par les microorganismes qui vivent en association avec les racines, M. Wolverton déconseille la culture des plantes d’intérieur dans de la terre. Il propose plutôt de disposer les végétaux dans des contenants remplis de billes d’argile, ce qui permet une bonne oxygénation des racines et des microorganismes qui y sont associés. D’autre part, les billes qui sont situées au fond des contenants trempent dans l’eau assurant ainsi un apport constant du précieux liquide et d’éléments nutritifs aux plantes. Cette méthode de culture des végétaux, qui porte le nom d’hydroculture, permet d’augmenter l’efficacité de dépollution de 30 à 50%. Toutefois, l’utilisation d’un terreau léger à forte porosité et riche en compost, comme le PRO-MIX® biologique pour potager et fines herbes, permet d’héberger un grand nombre de microorganismes dépolluants qui s’associent aux racines des plantes.

Ventilation

Les plantes et les microorganismes associés à leurs racines ont une faible capacité dépolluante dans les maisons et les édifices bien ventilés. Ainsi, les végétaux ont une efficacité maximale dans les villes où l’atmosphère est très polluée et dans les édifices à bureaux étanches où l’on recycle une forte proportion de l’air vicié – parfois plus de 90% – par souci d’économie d’énergie.

Dans la plupart des résidences situées dans les villes peu polluées, l’utilisation de matériaux non polluants lors de la construction ou de la rénovation ainsi qu’un bon système de ventilation (idéalement composé d’un échangeur d’air) permettent généralement de maintenir une qualité d’air acceptable.

Cinq plantes très efficaces pour dépolluer l’air
Purifiez l’air de votre maison grâce aux plantes

  1. Palmier areca (Chrysalidocarpus lutescens) (photo 1 : Forest and Kim Starr)
  2. Figuier caoutchouc (Ficus elastica) (photo 2 : Tsanghexshing)
  3. Lierre commun (Hedera helix)
  4. Lis de la paix (Spathiphyllum wallisii) (photo 4 : JJ Harrison)
  5. Pothos doré (Epipremnum aureum) (photo 5 : Joydeep)
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